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Revue apicole publiée par l'Anercea. N°118 : L'Apiculture en Californie ; les nucs de grandes tailles ; formations pour les apiculteurs  professionnel de demain.

Formation en apiculture : investir dans le savoir et l’expérience apicole

Article publié en juin 2017 dans Info-Reines 118. Ce témoignage de Nathan Sobreira compte parmi les nombreux articles d’un dossier spécial autour de l’importance de la formation en apiculture.

Comment êtes-vous venu à l’apiculture ?

Il s’agit d’une réorientation. J’ai 30 ans et je me suis intéressé aux arts qui m’ont conduit vers un master. Je passe mes vacances dans le village d’origine de mon père, au Portugal. Là-bas, le travail de l’apiculture locale me fascine et m’intrigue. Aussi, à la fin de mes études, j’ai recherché la compagnie d’apiculteurs amateurs, et peu à peu l’idée d’en faire mon métier a fait son chemin.

Pour financer la formation BPREA nécessaire à mon installation, il m’a fallu faire valider par Pôle Emploi une EMP (évaluation en milieu professionnel). J’ai rencontré pour cela Anne-Marie et François Fléchier, apiculteurs en Charente. Leur conception de l’apiculture, au cœur d’une philosophie et d’un rythme de vie très respectueux de la nature, et la qualité de la relation que nous avons nouée ont contribué à ancrer ma motivation. Avec eux, j’ai pu mesurer que le métier est accessible même à qui n’est pas un athlète, et avec François qui perd la vue, j’ai découvert que d’autres sens permettent d’approcher les ruches.

Formations apicoles et élevage de reines. Nathan Sobreira, dans un témoignage publié en 2017 dans Info-Reines, expliquait tout l'intérêt d'investir dans la formation et l'expérience avant de se lancer en apiculture. Photo de Thierry Fedon
« J’ai vécu une expérience humaine très riche qui mérite d’être reconnue ».

Une fois cette évaluation obtenue grâce à eux, je suis rentré en formation à Venours. Ce CFPPA était un des rares à proposer 13 semaines de stage. Cette partie pratique auprès de professionnels me semblait importante. Quand le centre de formation nous a remis une liste de maîtres de stage potentiels, je me suis senti démuni : comment choisir sur une liste de noms une façon de travailler, une vision, une envie de transmettre des connaissances…

Une fois de plus, je me suis tourné vers les Fléchier et ils m’ont établi une liste en fonction de ce qu’ils savaient de moi. C’est ainsi que j’ai rencontré mon futur maître de stage chez qui j’ai passé les 13 semaines puis encore deux mois l’année suivante.

Qu’est ce qui a fait que ce stage a été réussi ?

Je dirai que la confiance, ça ne se donne pas, ça se gagne. Et cela doit être vrai du maître comme de l’élève. De mon point de vue, la confiance est née parce que j’ai reçu des réponses sincères à mes questions, autant sur les abeilles que sur la filière apicole ; parce qu’on m’a offert la possibilité de mettre les mains dans les ruches rapidement ; qu’on m’a donné le temps d’expérimenter (greffages, recherche de reines dans les nucs…) et qu’on a accepté mes erreurs. Le fait que mon maître de stage s’est montré généreux en partage de méthodes, de présentation d’outils et de techniques plus nombreuses que les seules utilisées par l’entreprise a contribué à la réussite de ce stage.

Cette formation a déjà deux ans, et depuis ?

Je pense que je dois prendre le temps de la formation tout en montant peu à peu un cheptel pour tester au fur et à mesure ce que j’apprends lors de mes saisons. Exécuter les directives données par son maître de stage ou son patron et faire ses propres choix sur son cheptel sont deux choses très différentes. Je pense qu’on apprend peu en agissant en simple exécutant. C’est pourquoi je questionne le plus possible les différents apiculteurs que je peux croiser et j’expérimente sur mon petit cheptel les différentes techniques qui sont utilisées lors de mes saisons.

Je n’envisage pas d’installation réelle avant 2020. L’apiculture est sans doute une des rares professions agricoles qui ne demande pas d’investissements énormes. Il faut à mon sens en profiter pour investir dans le savoir. L’hiver, je travaille sur les ruches, je fabrique le maximum de matériel pour réduire les coûts et je profite de temps pour vivre pleinement avec mon enfant dont je suis privé en saison. Jean Fedon m’a dit une fois que s’être lancé directement sans expérience professionnelle lui a valu 10 ans de galère. Quand une personne de cette stature émet cet avis on ne peut que le reprendre pour soi. J’entre dans ma deuxième saison chez Thierry Fedon, et j’entends bien en faire une troisième en 2018 chez un autre professionnel pour découvrir d’autres aspects de ce vaste monde apicole.


Les apiculteurs professionnels du réseau Anercea partagent leurs techniques.
Réservez vos formations au 06 95 90 06 54 ou via le Catalogue formations de l’Anercea.
#ApiProAnercea #Anercea.

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