À l'Anercea on apprend par l’échange et la pratique, en aucun cas on ne reçoit l’exposé de LA méthode. Ici, formation apprendre à faire des reines et des essaims, avec Jean-Pierre Boueilh (dans les Landes).

L’échange entre apiculteurs est la raison du succès des formations Anercea

« La connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est qu’information ». Cette connaissance, chère à Albert Einstein – à qui est attribuée cette citation -, une poignée d’apiculteurs professionnels s’organise pour la partager. Au sein de l’Anercea, ils sont une douzaine à prendre le temps de revenir sur leur expérience dans le domaine de l’élevage de reines. Au cours de stages courts, de 1 à 3 jours, ils insistent sur les grands principes, décrivent leurs échecs et réussites tout en analysant les raisons de celles-ci. L’échange d’apiculteur à apiculteur est la raison du succès de ces formations. Accueillis prioritairement sur les exploitations (à l’exception d’un ou deux stages), les stagiaires repartent avec, pour le moins, « une multitude de détails très pratiques pour simplifier le fonctionnement de l’exploitation », juge satisfait l’un des participants au stage 2023 « Maîtriser l’élevage de reines ». Comme en témoigne l’un des participants à la formation « Schéma de sélection à l’échelle de l’exploitation », de nouveaux projets naissent également au cours de ces parenthèses riches en contenus : « La formation va me permettre de mettre en application une rotation de série de greffage avec une meilleure optimisation de l’élevage de mâles tout en soignant la sélection à l’échelle de mon exploitation ».

Dans tous les domaines probablement, mais plus encore en apiculture, la capacité d’adaptation est un atout pour tirer son épingle du jeu. L’un des stagiaires 2023 de la session « Mieux connaître l’abeille pour optimiser ses rendements et ses élevages » se projette, au terme de celle-ci, dans « la remise en cause de pratiques inadaptées et [notamment] du travail hivernal (…) avec pour but d’améliorer l’ambiance de la ruche et sa santé (limiter les mortalités). Ce stage répond aussi aux besoins liés aux conditions environnementales qui évoluent d’année en année ».

Stagiaire de l’Anercea, Pierre Spandre partage son expérience

Parmi les vingt et une formations dispensées par les apiculteurs du réseau Anercea, « Apprendre à élever des reines et à faire des essaims » a fait le plein cette année. Jean-Pierre Boueilh a reçu treize stagiaires sur son exploitation. Pour vous permettre d’appréhender l’esprit dans lequel se déroulent ces formations ainsi que ce que vous y trouverez , nous vous proposons le retour de l’un d’entre eux : Pierre Spandre (à retrouver dans Info-Reines n°147 publié fin septembre 2024).

Ici, on apprend par l’échange et la pratique, en aucun cas on ne reçoit l’exposé de LA méthode.

16 avril 2024, il fait frais sur Hagetmau, un temps de saison : plafond bas, légère bruine et pas plus de 15 °C au thermomètre aujourd’hui et demain ! Il n’y a guère que les rafales militaires (nombreux dans le coin !) pour voler ce matin, pas un temps à mettre un apiculteur dehors ! Pourtant nous sommes là, treize participants à cette session encadrée par Jean-Pierre Boueilh, aux ruchers de Chalosse, tous d’horizons différents, de Grenoble, de la Sarthe, des Hautes-Pyrénées, du Gers, de la Gironde, certains professionnels, d’autres amateurs, de 300 à… 7 ruches. C’est aussi, surtout, ça, la méthode de Jean-Pierre, que ça échange, et il sait y faire : le café et les croissants aident à la discussion. De la remorque, nous migrons à quelques mètres vers la « salle de cours » aménagée sous le hangar, à quelques mètres du rucher, et nous prenons place sur des hausses qui feront office de sièges ces deux jours durant. Traditionnel tour de table, et chacun présente son vécu et ses attentes jusqu’à revenir à Jean-Pierre qui déroule alors 40 ans d’apiculture, de Haïti à l’Afrique, d’une apiculture sans varroa ni frelon, à celle d’aujourd’hui ! Alors, il est temps de parler d’élevage, car comment s’en passer aujourd’hui avec les pressions et contraintes vécues par les colonies ?

La visite peut commencer, visite de l’exploitation (ruches mexicaines, miniplus, ruchers de fécondation) et surtout visite de la méthode au gré des questions de chacun, tous azimuts. Jean-Pierre pioche dans ses expériences pour répondre aux sollicitations et surfe sur ses nombreuses anecdotes à tiroir. Si la mine d’informations semble inépuisable, il est sans doute bon d’avoir lu et tenté, voire pratiqué l’élevage comme prérequis à ces deux jours, pour répondre aux questions que les essais suscitent. Ici, on apprend par l’échange et la pratique, en aucun cas on ne reçoit l’exposé de LA méthode. Car la conclusion de ces deux jours pourrait bien être qu’il n’existe pas UNE méthode, mais plutôt une méthode… par exploitation ! Chacun peut retenir de ces deux jours des réponses aux questions qu’il a apportées avec lui. Au hasard, retenons que si la reine est au cœur de l’élevage, le mâle apporte la moitié de la génétique, sans doute la plus difficile à maîtriser et à ne pas négliger ! Vient alors le moment du dénouement, le résultat du grand concours de greffage du premier jour où chacun compte ses larves prises en charge après 24 h. Trois lauréats ex æquo repartent avec la promesse de jolis résultats ! Et tous de repartir avec un document qui décrit la méthode de Jean-Pierre avec assez de détails qu’il n’aurait pas été utile de reprendre ici !


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