Apiculteurs : plus que jamais, cultivons le lien

Par Éric Dufour et Yves-Marie Billard, co-présidents de l’Anercea
Édito, Info-Reines 150

La plupart d’entre nous placent de grands espoirs dans la saison apicole 2025. Après une année 2024 plus que morose, nous attendons tous beaucoup des premières floraisons, nous les espérons abondantes pour nos abeilles et nous-mêmes.
Alors que la récolte de printemps avance à grands pas, le premier bilan s’annonce plutôt contrasté. Effectivement, les récoltes semblent excellentes dans la partie nord de la France tandis que le constat est tout autre dans le sud où les premières miellées sont plutôt faibles, voire inexistantes. Depuis plusieurs années, cette fracture entre le nord et le sud semble de plus en plus marquée : d’un côté les hausses s’empilent, de l’autre les colonies peinent à démarrer ou font face à des aléas climatiques de plus en plus fréquents. La succession d’années difficiles peut mettre le moral des apiculteurs à l’épreuve. À l’heure où nous écrivons ces quelques lignes, nous avons appris une terrible nouvelle concernant un de nos collègues apiculteur dans le Sud-Est de la France. Nous présentons nos sincères condoléances à sa famille et réaffirmons, plus que jamais, l’importance de la solidarité. Dans les périodes difficiles, nous aimerions que chacun puisse trouver au sein du réseau apicole, une aide, une parole, un geste, un soutien réconfortant. Nous avons tous depuis quelques années pris l’habitude de consulter nos balances à la fin de la journée pour prendre des nouvelles de notre miellée en cours. Sans remettre en question l’utilité de ces nouveaux outils d’aide à la décision, ne négligeons pas l’importance d’un coup de fi l à un collègue. Il est l’occasion d’exprimer un point de vue moins « numérique » de la situation et, par les mots, de rassurer. Ce lien social, ce réseau de solidarité, d’entraide, de partage sont chers à l’Anercea. Lorsque le tragique se produit, nous ne pouvons que constater, malheureusement, qu’il a failli.

Pour autant, il faut poursuivre et continuer à ouvrir toujours plus d’espaces d’échanges. En novembre, les 18, 19 et 20, nous nous retrouverons à Saint-James, dans la Manche, pour les Journées d’Étude. À la fin de la saison, ce temps ensemble nous permet bien souvent de nous ressourcer. Cette année, nous rétablissons les visites d’exploitation. Jeudi 20, les participants aux Journées d’Étude pourront découvrir l’activité de Nicolas Wiart (sur inscription).

Nous tenions également à vous faire savoir que l’Anercea est certifiée Qualiopi pour son activité de formation. Cette démarche a été engagée dans l’ambition d’ouvrir à un public encore plus large l’accès aux stages animés par les apiculteurs professionnels de notre réseau. Si le CPF (compte personnel de formation – lire page 37) ne peut toujours pas être mobilisé pour suivre les formations de l’Anercea, les chefs d’entreprises et les salariés peuvent utiliser leurs droits ouverts grâce aux cotisations obligatoires gérées par les fonds d’assurance formation. Apiculteurs employeurs de main-d’oeuvre, Ocapiat finance la formation de vos salariés. N’hésitez pas à vous rapprocher de Laura pour savoir comment financer leur montée en compétence.

Pour conclure ces quelques lignes de notre 150e numéro de notre belle revue d’Info-Reines, je vous propose de nous inspirer de cette phrase de Mark Nepo :
« La fleur ne rêve pas de l’abeille, elle fleurit et l’abeille vient à elle ».
Puissent les miellées d’été faire de cette phrase une prophétie et apporter d’abondantes récoltes à tout le monde.

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