Editorial Info-Reines 146 – juin 2024 – Par Yves-Marie Billard, coprésident de l’Anercea
Difficile d’imaginer un début de saison aussi humide. Les anciens le disent, les années de treize lunes ne sont pas de bonnes années. Mythe ou réalité ? La sécheresse de 1976 et la tempête de 1999 sont survenues durant des années de treize lunes. 2024 viendra-t- elle renforcer les croyances en marquant l’histoire apicole ? Sera-t-elle ce que nous redoutons tous, une année blanche pour l’apiculture ? Personne ne le souhaite, mais beaucoup d’entre vous témoignent d’un printemps catastrophique, avec seulement quelques kilos de miel récoltés. Ces derniers mois, la météo n’a laissé aux abeilles que quelques heures pour se dégourdir les ailes. À l’heure où nous écrivons ces quelques lignes – fin mai -, malheureusement le temps est toujours au froid et à la pluie. Une réalité qui sans nul doute doit assombrir le moral de bon nombre d’adhérents de l’Anercea. Au risque de vous perdre dans ce qui pourrait être vu par certains comme un positivisme excessif, nous vous invitons à vous fier à votre expérience. Si nous connaissons tous des saisons apicoles qui ont mal débuté, ou mal fini, combien de saisons apicoles réellement blanches avons-nous vécues ? Nous le savons tous, le temps change, et parfois si vite qu’il ouvre des fenêtres météo au bon moment pour une miellée. Alors, si l’on peut déjà dire que le miel de printemps 2024, parce que rare, sera convoité sur le marché, rien ne permet à ce jour d’assurer que tous les miels de l’année viendront à manquer. Et si malheureusement tel devait-être le cas, osons espérer que le marché, si difficile l’an dernier, retrouvera de sa dynamique tant en termes de flux que de prix.
L’apiculture dépend de la nature. C’est aussi pour ça que nous avons choisi de faire de cette activité notre métier. Parce que nous ne pouvons pas actionner le bouton du beau temps, pas plus que celui de la pluie d’ailleurs, qui, venue au bon moment, sublime une miellée, nos efforts doivent porter sur les points techniques « maîtrisables ». L’élevage en est un. Acceptons que sans soleil, les apiculteurs que nous sommes, même dotés des meilleures reines, ne pourrons pas faire de miracles. Mais reconnaissons en revanche que, dès lors que le temps se dégage et que la température monte, ces dernières peuvent être d’une aide précieuse, voire faire la différence. À l’Anercea, notre volonté de prendre notre destin en main a plus de sens encore lorsque l’on vit de telles périodes. Aux années de treize lunes, aux chats noirs ou autres croyances, nous préférons le savoir, partagé grâce aux apiculteurs professionnels qui transmettent leur savoir-faire dans les stages Anercea. Les Journées d’Étude sont également l’occasion d’augmenter les connaissances de chacun et d’étendre son réseau. Les prochaines auront lieu les mercredi 13 et jeudi 14 novembre, à Mutzig, en Alsace. Découvrez le programme en page 49 d’Info-Reines 146. Les inscriptions en ligne ouvrent fin juin. Nous espérons vous y rencontrer. Nous en sommes convaincus, nous aurons beaucoup à nous dire. Du positif, nous l’espérons.