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Nucs de l'exploitation les ruchers de la Clauzeille.

Paul Luttge apiculteur en terre de Corbières

En 2009, Paul commence avec vingt-cinq ruches achetées en Ariège et quelques essaims pris chez l’apiculteur Jean-Claude Mittelman. Comme il l’a appris chez celui-ci, il hiverne cent cinquante colonies en fin de saison, puis trois cents l’année suivante. Ces colonies démarrent la saison sur le colza ou le pissenlit en montagne, puis, quand les essaims sont dynamiques, ils sont conduits sur châtaignier et tournesol. Le cheptel est développé selon les préceptes de Jean-Claude Mittelman. Il est multiplié et nourri comme le fait Christian Thène (voir Info-Reines n°116 et n°119). En 2020, il renonce à l’élevage de reines faute de salarié.

Le développement des colonies est servi par le désir d’entreprendre

De 2010 à 2015, Paul, en phase d’installation, augmente rapidement son cheptel. Il compose des essaims sur deux cadres de couvain selon la méthode que Christian appelle « mettre à chauffer ». À partir de 2016 et jusqu’en 2020, il confie l’élevage à un salarié, puis à deux qui produisent 1500 reines élevées en mini-plus pour assurer les renouvellements ou alimenter les essaims. C’est pour lui une belle période, il aime à partager et l’élan que donnent ces embauches le galvanise.

Paul Luttge est apiculteur en terre de Corbière.

Dès 2015, Paul ne crée plus ses essaims pour compenser les pertes, car l’expansion du cheptel n’est plus nécessaire. L’exploitation compte alors de six cents à huit cents ruches en production de miel.

En 2017, pour faciliter le traçage des résultats de fécondation, l’apiculteur introduit dans les essaims des reines vierges marquées avec un dossard. Paul a pris cette décision après avoir constaté des taux d’échecs importants dans certains ruchers de fécondation.

En introduisant des vierges marquées, il peut mesurer quels sont les sites dans lesquels elles disparaissent. Il constate ainsi que certains lieux sont particulièrement néfastes alors que les conditions d’élevage et la météo sont constantes. Il doit admettre que les fécondations en zone viticole où sévissent la flavescence dorée et son cortège de traitements sont des plus périlleuses.

L’apiculteur contraint d’abandonner l’élevage de reines

Les salariés chargés de l’élevage, respectivement depuis quatre et sept ans, quittent alors la ferme. Le coup est rude ! C’est avec beaucoup de satisfaction que Paul faisait équipe avec ces derniers. Et lorsque naît Charlotte, le troisième enfant du couple, la vie de famille devient plus prenante. Paul prend une décision qui lui coûte. Il renonce à l’élevage, puisqu’il lui faudrait rembaucher et former deux personnes dans l’espoir qu’elles deviennent autonomes après plusieurs saisons. Une perspective très aléatoire ! Il lui faudrait par ailleurs installer ses ruchers de fécondation dans des zones préservées loin de la ferme.

Depuis lors, il achète donc chaque année à des multiplicateurs les reines qui lui sont nécessaires. Renoncer à cette activité passionnante a été difficile, bien qu’en termes économiques il y ait peu de différences entre un atelier interne et des achats externes. Il reste pour Paul la sensation amère d’une certaine perte de sens dans son travail. Déterminé à avancer, l’apiculteur entrepreneur se concentre sur le suivi des ruches. Chaque année il précise sa technique, aujourd’hui très efficace. À découvrir dans le numéro 141 d’Info-Reines.

Portrait d’apiculteur, Info-Reines premier trimestre 2023 pour le texte intégral – Par Sylviane Cousin

Retrouvez l’ensemble du parcours de Paul, les ruchers de la Clauzeille dans le numéro 141 d’info-Reines

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